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Valorisation des bois de crise et résilience de la filière forêt-bois : vers une culture du risque

Source : 
Paris : Gouvernement, février 2025, 166 p.
Résumé : 

La forêt est naturellement soumise à de nombreux évènements devenus plus fréquents et intenses du fait du changement climatique. La mortalité des arbres a crû ainsi de 80 % en 10 ans et leur accroissement biologique a diminué de 4 % aboutissant à une chute drastique du stockage net de carbone. Se pose la question d’une meilleure maitrise des afflux de bois sur le marché et de leur valorisation afin de prolonger le stockage du carbone. Une étude des approches européennes a été menée pour établir des recommandations et propositions. Les pistes proposées s’organisent en plusieurs étapes : prévention, préparation, intervention et reconstitution, pour mener à la prise de décisions. Pour prévenir les crises, il faut sensibiliser, accompagner et communiquer sur la vulnérabilité des peuplements forestiers auprès des différents acteurs – propriétaires forestiers, élus à l’urbanisme, industriels ou citoyens usagers des forêts. La protection des forêts est codifiée et un travail d’explication doit être impulsé par les pouvoirs publics. La France pourrait initier un colloque européen sur la vulnérabilité des forêts pour renforcer les liens entre les instituts de recherche, développer les échanges de connaissances et engager une meilleure communication. Pour renforcer la résilience des forêts, deux éléments fondamentaux sont à réunir : la diversification des essences et l’équilibre agro-sylvo-cynégétique. Le premier fait l’objet d’une expertise scientifique collective, le second nécessite l’application drastique des mesures prises en cas de surpopulations. Pour se préparer, il faudrait mettre en place un groupe permanent d’anticipation des crises, au niveau national et dans chaque région avec la participation des services de l’État avec un compte rendu à l’administration centrale et à la Commission régionale de la forêt et du bois. Ces travaux alimenteront les plans de gestion de crise régionaux complétés de plans de gestion de crises sanitaires sur la base d’un dispositif d’alerte. Par ailleurs, un travail important de cartographie et d’agrégation des données doit être anticipé. Pour faciliter l’usage et conserver la qualité du bois de crise, il faudrait : réaliser un inventaire précis des aires de stockage sous aspersion ; identifier de nouveaux sites ; réviser les normes de classement des sciages et des documents techniques ; poursuivre le soutien financier aux investissements des industries de transformation du bois et développer le recours aux bois feuillus en substitution des bois résineux. En cas de crise, des dispositions réglementaires sont à envisager pour éradiquer et contrôler les foyers d’attaques biotiques et pour une mobilisation urgente des moyens. Enfin, pour la reconstitution, deux voies seront à envisager : cibler les aides sur les prêts bonifiés et les subventions à l’investissement et redéfinir le rôle de l’assurance dans l’indemnisation des crises. Plus globalement, c’est la culture du risque qu’il convient d’introduire auprès de l’ensemble des acteurs pour une réaction efficace aux crises à venir.

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N° d’affaire : 
015817-01