Pas de message de service
Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances chimiques qui, en dérèglant la fonction hormonale des organismes vivants, peuvent affecter la santé humaine dans de multiples domaines: reproduction (qualité du sperme, puberté précoce, infertilité…), cancers (sein, prostate…), neurodéveloppement (baisse du QI, troubles du comportement…), métabolisme (diabète et obésité). Certains de ces effets sanitaires peuvent se manifester à long terme, voire sur plusieurs générations. Les PE ont également un impact sur la faune (féminisation, atteintes osseuses, diminution du taux de testostérone, cryptorchidie, etc.) et contribuent à l’érosion de la biodiversité. On les retrouve dans de nombreux objets et produits de la vie courante et professionnelle (produits ménagers, détergents, produits phytosanitaires, cosmétiques, aliments, etc.) et, de ce fait, également dans les milieux aquatiques, l’air et les sols. Adoptée en septembre 2019, la deuxième stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE2) a pour ambition de réduire l’exposition de la population et de l’environnement aux PE. Son plan d’action s’articule autour de 3 volets : « Former et informer » (13 actions), « Protéger la population et l’environnement » (28 actions) et « Améliorer les connaissances » (9 actions).Les lacunes du dispositif de surveillance et le manque de suivi des indicateurs de la SNPE2 ne permettent pas d’apprécier l’atteinte – ou non – de son objectif premier : réduire l’exposition de la population et de l’environnement aux perturbateurs endocriniens. La mission considère néanmoins que cette stratégie est globalement pertinente, en adéquation avec les enjeux liés aux perturbateurs endocriniens, bien qu’ insuffisamment tournée vers une réduction effective de l’exposition aux PE. Compte tenu des risques que les perturbateurs endocriniens font peser sur la santé humaine et celle des écosystèmes, la mission recommande de poursuivre et d’amplifier la dynamique impulsée par les deux premières stratégies. Cette action gagnerait à s’inscrire dans une stratégie « Une seule santé » (ou une « Stratégie nationale santé environnement ») bénéficiant d’un pilotage interministériel au plus haut niveau. A défaut d’une telle stratégie globale, la mission recommande d’élaborer une 3ème version de la stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE3) structurée autour de 3 grands objectifs : Produire des connaissances ; Former et informer ; Réduire les émissions. En matière de gouvernance, le succès de la SNPE3 nécessite un engagement de tous les ministères, y compris au niveau politique. Le plan d’action adossé à la SNPE3 doit être doté d’un budget pluriannuel, incluant des financements consacrés à la mise en œuvre d’actions nouvelles et spécifiques aux PE, en complément des moyens déjà prévus ou engagés.