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La mort de Paul Varry en octobre 2024, écrasé à Paris par une voiture utilisée comme une arme par son conducteur et la grande émotion suscitée dans la communauté des cyclistes, ont mis en lumière les tensions croissantes existant sur l’espace public de mobilité, entre automobilistes et cyclistes, et plus globalement entre tous ses usagers. Les véhicules à moteur doivent désormais prendre en compte cyclistes, assistés ou non d’un moteur électrique, et autres utilisateurs d’engins de déplacement personnel motorisés (EDPm). L’antagonisme entre usagers est une question de partage de l’espace mais aussi d’incompréhension mutuelle. Les usagers ignorent les spécificités, les règles et les usages des mobilités qu’ils ne pratiquent pas et le Code de la route évolue constamment : il est nécessaire de faciliter la mise à disposition de tous d’une information à jour. Cette incompréhension est accrue par le sentiment de chacun que la catégorie d’usagers à laquelle il appartient fait l’objet d’une répression plus sévère par les forces de l’ordre. La mission formule alors des recommandations visant à permettre une meilleure appréhension objective des phénomènes de violence sur la route. Elle insiste aussi sur l’importance du financement d’infrastructures cyclables spécifiques et de leur cohérence nationale, afin d’être immédiatement compréhensibles par tous. Un contrôle beaucoup plus strict des règles du code de l’environnement sur le développement de ces infrastructures devra par ailleurs être assuré. La pacification de l’espace public passe également par une adaptation et une simplification des règles qu’il faut rendre plus explicites. La mission formule plusieurs recommandations dans ce sens. Il est proposé que le « Code de la route » soit renommé « code de la voie publique », consacrant la pleine reconnaissance de tous les modes de mobilité. À cet égard, il est proposé que ce code contienne enfin une définition juridique du trottoir, avec les obligations y afférentes, et qu’il poursuive la codification des outils d’aménagement aujourd’hui expérimentés sans base réglementaire. La mission recommande une révision globale concertée des dispositifs relatifs à la formation de la jeunesse et une évaluation du savoir rouler à vélo pour mieux l’intégrer à l’ensemble du système d’éducation routière. Il est proposé que le compte personnel de formation (CPF) puisse servir pour la formation des adultes qui entendent se remettre au vélo, notamment pour aller au travail. La préparation au permis de conduire fait aussi l’objet de propositions ainsi que la formation des enseignants de la conduite. Au-delà d’une communication positive vis-à-vis des mobilités douces, il est proposé de faire évoluer la représentation de l’espace public donnée par la publicité pour les automobiles. Enfin, la technologie est également un levier envisagé par la mission pour favoriser une meilleure cohabitation entre usagers dans l'espace public.