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Le dossier du bilan LOTI de la ligne de tram-train Nantes-Châteaubriant traite de l’ensemble des volets attendus au titre d’un bilan ex-post. Cette opération consistait en la réouverture d’une ligne ferroviaire existante au trafic voyageurs avec l’exploitation de matériel roulant de type tram-train. Initialement programmée en deux phases, la ligne a finalement été réouverte le 28 février 2014 entre Nantes et Châteaubriant. Au total le coût de l’opération représente ex post près de 300M€ CE2019 HT. L’opération a connu quelques difficultés notamment du fait de tensions entre RFF et SNCF, qui ont nécessité l’intervention d’une mission du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) pour garantir la bonne fin du chantier, et une sous-estimation de l’importance des essais au regard des innovations contenues dans le projet. En matière d’investissements, les coûts d’infrastructures ont été maîtrisés mais certains postes de dépenses comme celui des ouvrages d’art ont connu des dérives importantes qui auraient mérité une analyse dans le dossier. Les coûts d’acquisition du matériel Dualis d’Alstom ont augmenté de 23% par rapport à l’estimation initiale et le calendrier de livraison retardé. Les coûts d’exploitation et de maintenance de l’infrastructure et des services sont en augmentation par rapport aux estimations initiales (respectivement un doublement pour l’infrastructure et +66% pour les services). Malgré une offre de service supérieure aux prévisions initiales, le trafic constaté est trois fois et demi inférieur aux prévisions du dossier initial. Trois raisons sont avancées : la crise financière de 2008, la tarification élevée et la concurrence avec les lignes de cars express. Compte tenu de ces évolutions le bilan socio-économique déjà médiocre initialement (le bilan pour la collectivité était négatif à -164M€) s’est encore aggravé avec une perte pour la collectivité de 754M€. En termes d’environnement, les mesures annoncées n’ont pas toutes été mises en œuvre et celles qui l’ont été nécessiteraient un suivi dans la durée. Les impacts du tram-train sur le développement économique des territoires desservis auraient pu être enrichis de quelques évaluations quantitatives dans le bilan LOTI.