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La présente mission avait pour objectif de réaliser un rapport de synthèse présentant de manière objective les enjeux des deux options de maintien ou de suppression de la piste 11/29, dite piste secondaire, de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac. Elle s’est dans ce but attachée prioritairement à analyser les diverses études produites dans le cadre du schéma de composition générale et à en éprouver la robustesse. Ce travail a porté sur l’ensemble des thématiques qui sont adressées dans les études réalisées par le concessionnaire : fonctionnalités, coût, sécurité, environnement et urbanisme. Il résulte de ce travail d’analyse que, pour plusieurs thématiques, les arguments avancés en faveur de la suppression de la piste secondaire s’avèrent assez peu robustes. La mission considère également que, du point de vue du potentiel de valorisation du foncier de l’aéroport, les avantages apparents de la suppression de la piste sont à modérer compte tenu des enjeux liés à certaines contraintes aéronautiques, à la présence de nombreuses zones humides et d’une continuité écologique ainsi qu’à une certaine richesse floristique et faunistique sur une partie importante de la plateforme. De même, dans le cas d’une suppression de la piste secondaire, les avantages procurés par l’allègement des contraintes d’urbanisme, notamment sur la commune de Mérignac, paraissent relativement modestes, le territoire étant déjà très fortement urbanisé mais également en raison de contraintes environnementales, ou des difficultés de transport dans ce secteur. Finalement, deux thématiques ressortent comme réellement discriminantes : les mérites comparés des aménagements envisagés pour l’aéroport dans l’une ou l’autre des hypothèses ; les conséquences sur les nuisances sonores subies par les riverains. La mission confirme que tous les acteurs sont conscients qu’une décision s’impose, et qu’elle doit intervenir rapidement afin que l’aéroport puisse désormais définir plus précisément son plan d’investissement et engager rapidement certains travaux. Pour autant, et quelle que soit l’option qui sera prise, la mission s’interroge sur le fait qu’elle devrait ipso facto se traduire par la validation du scénario correspondant tel qu’étudié par la société Aéroport de Bordeaux-Mérignac (ADBM) à la demande de l’État. En effet, les deux scénarios envisagés entendent répondre à des hypothèses d’évolution du trafic vers des niveaux (12, 14, 16 et 18 millions de passagers) qui, outre le fait de sembler peu acceptables par les populations riveraines, semblent difficilement compatibles avec la trajectoire bas carbone de la France.