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Les précipitations continues du mois de novembre 2023 dans la suite de la tempête « Ciaran » puis en janvier 2024, ont engendré, dans le département du Pas-de-Calais et dans l’ouest du département du Nord, des inondations exceptionnelles, 303 communes ayant été reconnues comme relevant du dispositif « catastrophes naturelles ». La combinaison de pluies, ruissellements et inondations a eu des conséquences lourdes pour de nombreux habitants inondés plusieurs semaines, pour des activités économiques, bâtiments, équipements publics et infrastructures, y compris les cours d’eau et canaux, et pour l’environnement. Le territoire du delta de l'Aa et plus largement la Flandre maritime française, présentent des caractéristiques géographiques et physiques de vulnérabilité au risque d'inondation et de submersion marine, une partie du territoire étant située en-dessous du niveau de la mer, protégé par de cordons dunaires et des digues à la mer. Dans ce contexte et à la suite du déplacement du Président de la République, le 14 novembre, dans les territoires sinistrés, une mission a été confiée au maire de Saint-Omer pour mener une mission de parangonnage avec des territoires comparables riverains de la mer du Nord, aux Pays-Bas et en Belgique. Elle a eu pour vocation de formuler des premières recommandations contribuant à une réflexion plus large sur les évolutions à apporter à l'aménagement de l’ensemble des bassins versants affectés par ces inondations et au dispositif de gestion de l'eau et de prévention des inondations, évolutions tant techniques qu'en matière de gouvernance et de financement des aménagements et infrastructures. La mission a été centrée sur les enjeux liés aux inondations terrestres, la submersion marine et les risques de sécheresse croissants étant abordés à l’occasion, comme composantes d’une approche systémique sans pouvoir être systématique. Elle a permis de mettre en avant des évolutions historiques qui présentent des convergences dans les approches, mais les vulnérabilités plus apparentes du territoire néerlandais ou le choc de la « water bomb » de juillet 2021 en Belgique ont conduit les autorités nationales et régionales de ces pays à réaliser des inflexions dans leurs politiques qui peuvent inspirer une accélération de la prise en compte de l’impact du dérèglement climatique pour notre propre politique de prévention, la rendre plus robuste et l’articuler à la fois dans les urgences et le temps long nécessaire pour réaliser aménagements et investissements. La brutalité et la durée des inondations de ces dernières semaines ont aussi réinterrogé notre gestion de crise : les parallèles avec la gestion de crise des inondations meurtrières de juillet 2021 en Wallonie et la réflexion en cours pour l’amender sont aussi des inspirations pour préparer notre pays à une très probable multiplication des catastrophes climatiques que subiront nos territoires.