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Acceptabilité des zones à faibles émissions - Les enseignements à tirer de l’expérience des pays européens - Appui à Mme Barbara Pompili

Auteurs physiques : 
Date du document final : 
oct. 2023
Date de mise en ligne : 
nov. 2023
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Source : 
Paris : Inspection générale de l'environnement et du développement durable, octobre 2023, 134 p.
Résumé : 

La transition écologique fait l’objet d’attentes fortes pour limiter les conséquences dommageables du changement climatique, des pollutions et de la perte de biodiversité, tout en suscitant aussi des appréhensions liées à une éventuelle remise en question des modes de vie. Les zones à faibles émissions, politiques ambivalentes, ont pour objectif d’améliorer la qualité de l’air, mais limiteraient la liberté de déplacement des personnes. Pour améliorer l’acceptabilité des zones à faibles émissions (ZFE) en France, la méthode de la mission a consisté à étudier les ZFE existantes dans d’autres pays européens en privilégiant les pays où les ZFE concernent les véhicules des particuliers et non les seuls poids lourds (Royaume-Uni, Pays-Bas, Belgique, Allemagne, Italie et Espagne). Les risques de la mauvaise qualité de l’air sur la santé ont fait l’objet d’études menées déterminant le nombre annuel de décès prématurés imputables à la pollution par les particules fines et le dioxyde d’azote. La conception des ZFE varie en fonction de critères dont les principaux sont le périmètre géographique couvert, le niveau d’exigences en termes d’émissions de polluants, (exprimé en fonction de la norme Euro), le calendrier d’évolution éventuel de ces exigences, et les véhicules concernés. En se concentrant sur les ZFE couvrant un large périmètre et ciblant à la fois les véhicules des particuliers et des poids lourds, la mission a mis en évidence un ensemble de ZFE bien acceptées à Amsterdam, Madrid, Londres, Bruxelles, Stuttgart et Milan. Les ZFE sont un outil efficace pour améliorer la qualité de l’air dans les villes, les émissions de polluants des véhicules bénéficiant des normes les plus récentes étant nettement plus faibles. Dans la perspective d’une révision prochaine de la directive européenne sur la qualité de l’air, les autres villes de plus de 150 000 habitants devraient se préparer aux nouvelles règles plus exigeantes à respecter pour 2030. La perception d’une ZFE utile joue dans son acceptabilité : la concertation préalable et l’information du public étant essentiels, par les messages sur les enjeux de la qualité de l’air en matière de santé, sans que les ménages et les entreprises se sentent entravés dans leur mobilité. La ZFE doit s’inscrire dans une démarche globale incluant le développement des transports publics, du vélo et des services de mobilité. En outre, les entreprises, intervenant souvent sur plusieurs ZFE, attendent une harmonisation des règles. La mission recommande un renforcement du dispositif de soutien financier sur les territoires en dépassement des valeurs limites de pollution, avec notamment l’augmentation du montant des aides de l’État pour les entreprises installées à proximité du périmètre et intervenant dans la ZFE. Le réexamen du dispositif devrait être effectué en tenant compte de la complémentarité entre les aides de l’État et des collectivités locales. La mission propose d’encourager la solution économique du rétrofit, notamment la transformation d’un véhicule en hybride rechargeable. L’acceptabilité d’une ZFE dépend du sentiment d’équité ressenti par les citoyens et si la collectivité sait construire le récit de la ville de demain, dont la ZFE sera l’un des éléments; cela replacera cette politique dans un contexte plus global des enjeux tels que le changement climatique, la préservation de la biodiversité ou la lutte contre les pollutions pouvant devenir les moteurs d’un nouveau développement économique, de nouveaux modes de vie et de nouvelles relations sociales.

N° d’affaire : 
014975-01