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Les gestionnaires d’infrastructures portuaires maritimes sont habitués de longue date à dimensionner leurs ouvrages pour résister aux événements climatiques extrêmes et à considérer pour ce faire la combinaison marée, surcote de tempête et houle selon les différentes configurations géographiques et littorales où sont implantés les ouvrages. Ils le font d’ailleurs souvent en étroite liaison avec les principales collectivités territoriales, gestionnaires des ouvrages littoraux parfois conçus dans le prolongement des ouvrages portuaires extérieurs. Au-delà du dimensionnement des ouvrages, ils ont en charge la réalisation de réseaux d’infrastructures de desserte locale (voies routières, ferroviaires et fluviales) ou des réseaux d’utilités (eau, électricité, réseaux de chaleur, etc…) et l’aménagement d’espaces fonciers dont ils ont la charge, ce qui inclut des espaces naturels sensibles. De même les outillages des terminaux sont dimensionnés pour être exploités jusqu’à certaines limites de vitesse de vent au-delà desquelles ils restent bloqués et à l’arrêt, que la responsabilité en incombe aux ports ou aux opérateurs de terminaux selon les différents types de ports (GPM de métropole, GPM Outre-mer, ports de commerce décentralisés). Le changement climatique induit principalement des évolutions de rythme de remontée marin, de modification des houles, de diminution des périodes de retour des niveaux marins extrêmes, de variation des conditions de vent et de modification des précipitations extrêmes. À leur tour ces inducteurs climatiques (drivers) peuvent submerger des terminaux, perturber le fonctionnement des infrastructures de desserte ou inonder les terminaux. Bien entendu aussi, l’élévation des températures les conduira à vérifier l’adaptation des espaces naturels sensibles qu’ils contribuent à gérer. Une approche systémique est donc requise pour aborder l’adaptation au changement climatique des infrastructures des ports maritimes pour la navigation dans ses diverses composantes. Pour les gestionnaires d’infrastructures fluviales de navigation, les principaux sujets de préoccupation liés au changement climatique sont de nature hydrologique : il leur faut donc s’adapter à l’allongement des périodes d’étiage sur nombre de cours d’eau, à la désaisonnalisation des régimes hydrologiques, à l’apparition de crues rapides liées à de fortes précipitations localisées, à la prolifération de certaines espèces invasives liées au réchauffement des températures des cours d’eau et aux conséquences des modifications des niveaux des nappes sur la pérennité des digues. Pour le moment les restrictions de navigation sont assez limitées mais à l’avenir les conflits d’usage de l’eau seront plus prégnants. Là aussi une approche systémique est nécessaire aux gestionnaires pour aborder la question de l’adaptation.