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Le domaine national de Chambord, est constitué depuis 2005 en établissement public industriel et commercial ce qui a favorisé l’unification de sa gestion et la clarification d’une situation domaniale complexe. Cet établissement s’est vu confier en 2018 la gestion du parc de chasse de Rambouillet. L’exercice de la tutelle interministérielle n’est pas facilitée par le corpus réglementaire fondant la gouvernance de l’établissement et le maintien d’une « haute protection » du Président de la République, auquel la mission propose de mettre fin. La mission préconise également de rendre obligatoire un projet d’établissement au moins quinquennal associé d’un contrat d’objectifs et de performance et une restructuration du Conseil d’orientation, et de la direction générale. La question du cadre institutionnel des relations avec les partenaires locaux doit être reprise à la base en lien avec les services territoriaux de l’Etat. Une cartographie des risques partagée sur l’ensemble des activités s’impose avec mise en œuvre d’un contrôle interne piloté par le comité de direction. Pièce maîtresse du domaine, le château est au cœur de la motivation des salariés comme de l’attraction du public. Mais la mission alerte sur l’appauvrissement de l’encadrement scientifique du contenu de la visite guidée, et l’absence préoccupante dans les effectifs d’un conservateur du patrimoine. La restauration du monument se poursuivra après arbitrages sur le schéma directeur de restauration remis fin 2022 par l’architecte en chef des monuments historiques. Les développements de nouvelles activités concentrées dans le parc ces trois dernières années, par la transformation des fermes de la commune en gîtes et la mise en place des activités agricoles et forestières représentent une compétence à acquérir et cultiver. Le plan d’aménagement forestier doit faire l’objet d’adaptation pour prendre en compte les conséquences du changement climatique et la valorisation financière de la séquestration du carbone par les forêts de Chambord et du parc de Rambouillet. La chasse à Chambord conservant un prestige considérable, objet d’un mécénat lucratif, doit trouver une place dans une médiation plus largement consacrée à la riche biodiversité présente dans le parc. Le Domaine national de Chambord est dans l’attente d’un plan de sobriété énergétique. En termes de gestion de ses ressources, le pari de l’autofinancement n’est pas loin d’être atteint, mais la hausse des recettes a pour pendant celle des dépenses, rendant les projections globales sur la trajectoire budgétaire rien moins qu’incertaines. S’agissant des moyens dévolus à la gestion, le renforcement du pilotage par une gestion des ressources humaines et des compétences plus professionnelle et une comptabilité analytique en coûts directs permettront un pilotage fin des différentes activités, avec information et association en amont du Conseil d’administration aux choix stratégiques. Le mécénat est une manne que le Domaine national de Chambord a su développer de façon habile, mais reste très aléatoire. De façon générale, la mission souligne aujourd’hui la nécessité d’une stabilisation des activités mises en place et d’un recentrage sur les missions essentielles de l’établissement avant d’engager tout nouveau projet.