La notion de « valeur du temps » est au centre de l’analyse économique des projets de transports, particulièrement dans leur analyse coûts bénéfices, qui vise à comparer les avantages et inconvénients des projets exprimés en termes monétaires. Elle représente aujourd’hui la plus grande part des avantages monétarisés des projets (70 à 80%). Ces calculs sont faits dans un cadre normatif, le référentiel d’évaluation économique des projets de transports, soumis à de fréquentes évolutions, avec au cours des deux dernières décennies un poids croissant des externalités des projets, notamment en matière de réchauffement climatique. En ce qui concerne la « valeur du temps » des méthodologies adaptées aux transports collectifs ont été développées, par exemple en ce qui concerne les dimensions de qualité de service liées au temps. Dans la plupart des pays qui comme la France ont une tradition solide d’évaluation économique les révisions les plus récentes ont souvent conduit à des modifications sensibles. La mission s’est attachée à élargir la réflexion au-delà de ce qui se fait en général dans de telles révisions – assurer l’accord entre les valeurs du temps proposées et les comportements de mobilité constatés - en prenant en compte également les questions posées dans le débat public autour de l’usage de la valeur du temps, ainsi que l’émergence de nouvelles priorités comme l’amélioration de l’offre de transports de la vie quotidienne ou le développement des modes actifs. La mission de l’IGEDD a associé à sa démarche une communauté de chercheurs, de maîtres d’ouvrages ou maîtres d’œuvre et de représentants des administrations, qui lui ont permis d’identifier puis d’approfondir les thématiques présentées dans ce rapport autour des ensembles suivants : état des lieux en France et à l’étranger, quantification des valeurs monétaires des dimensions associées au temps et prise en compte de « nouvelles dimensions », approches sociopolitiques de la valeur du temps, fret. Elle n’a pas identifié de raisons fortes de modifier profondément la structure du référentiel actuel ; néanmoins les valeurs existantes doivent être mises à jour et de nouveaux angles d’évaluation peuvent être documentés. Le travail réalisé par la mission ne clôt pas le sujet tant il est multiforme ; il devra se poursuivre dans un autre cadre (notamment au sein du comité scientifique et celui des utilisateurs du référentiel).