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Les Assises de l’eau de 2019 et le Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique ont, tous deux, pointé les retenues hydroélectriques comme potentielle ressource en eau, à la condition de veiller à concilier production d’énergie renouvelable et optimisation de la gestion de l’eau. Dans ce cadre, la mission d’expertise sur les conditions de mobilisation des retenues hydroélectriques pour le soutien d’étiage sur le bassin Loire-Bretagne a conclu à la nécessité de préserver la richesse constitué par le parc hydroélectrique du bassin Loire-Bretagne : il produit en moyenne 1,5 TWh et est capable de mobiliser quasi instantanément une puissance électrique de 660 MW, mobilisable à n’importe quel moment en hiver par jour de grand froid. Les retenues hydroélectriques contribuent déjà largement aux dispositifs de soutien d’étiage existant à l’intérieur de ce bassin : tant pour le soutien d’étiage de la Vienne qui mobilise la totalité des retenues situées autour de Vassivière, que pour six autres dispositifs locaux dont quatre sont situés dans le bassin de la Loire (Cher, Creuse, Loire amont et Sioule) et deux sur des fleuves côtiers bretons (Aulne et Blavet). Le principal dispositif, celui qui soutient l’Allier et la Loire, est assis, lui, sur les réservoirs de l’Etablissement public Loire (EPL) : Naussac et Villerest, pour lesquels la production d’électricité n’est qu’une fonction accessoire. Le changement climatique, qui est déjà très perceptible sur le bassin et qui va inéluctablement s’aggraver, s’accompagne de canicules et de sécheresses plus fréquentes et plus sévères qui accroissent la sollicitation des dispositifs existants. Dans le cadre d’une gestion nécessairement prudente, les ressources limitées de Naussac et Villerest, et de plusieurs autres dispositifs, ne permettent d’ores et déjà plus de satisfaire tous les usages en équilibre avec le bon fonctionnement du milieu aquatique. Les retenues hydroélectriques du bassin étant déjà très largement mobilisées, le potentiel de mobilisation complémentaire existe mais apparaît limité. La mission propose d’utiliser à cette fin les retenues de Grangent et des Fades concédées à EDF et celle de Lavalette, propriété de Saint-Etienne Métropole, consacrée prioritairement à l’alimentation en eau potable et concédée pour le reste à EDF. Une quantité d’environ 30 Mm3 (représentant un productible de 10 à 14 GWh) pourrait ainsi être réservée globalement sur ces trois ouvrages pour assurer, si nécessaire, le soutien d’étiage à l’automne. Ce renfort doit venir conforter la gestion prudente, dans une vision pluriannuelle de la ressource, des deux réservoirs de Naussac et Villerest. L’existence de cette réserve « assurantielle » permettrait de faire évoluer les règles de gestion de Naussac et Villerest et d’augmenter d’autant leur volume maximum mobilisable, au bénéfice d’un meilleur soutien d’étiage, sans, en règle générale, tirer sur la réserve. L’étude de toutes les pistes possibles d’augmentation du remplissage annuel du barrage-réservoir de Naussac, et en particulier la possibilité de faire appel plus souvent au pompage dans l’Allier, devrait être menée en parallèle. Les retenues hydroélectriques ne doivent être mobilisées qu’après que la gestion technique des deux réservoirs aura été optimisée.