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La mission sur le développement d’une filière aurifère responsable en Guyane avait pour objectif d’identifier, en complément de la réforme du code minier, les mesures d’accompagnement les plus pertinentes pour favoriser le développement d’une filière aurifère légale responsable, qui réponde à la fois aux enjeux de développement économique du territoire et de maîtrise de l’empreinte environnementale. Dans les 20 dernières années, la production d’or ayant fortement diminué, stagnant depuis 2015 à un niveau compris entre 1,1 et 1,5 tonnes. Le potentiel exploitable d’or primaire (dans la roche, à faible ou moyenne profondeur) est estimé à 200 tonnes avec une perspective de tarissement de l’or alluvionnaire (le plus facile à exploiter) à un horizon relativement peu éloigné : une quinzaine d’années environ. Aujourd’hui, la filière aurifère représente 500 à 600 emplois au sein d’une quarantaine de petites et moyennes entreprises et réalise un chiffre d’affaires proche de 50 M€. Les pratiques de la filière ont évolué positivement dans la période récente permettant une meilleure traçabilité de la production. Les efforts de réduction de l’impact environnemental de l’exploitation aurifère doivent être poursuivis (sujet de la réhabilitation des cours d’eau). Les activités de la filière légale s’exercent dans un contexte rendu très difficile par la persistance à un niveau élevé de l’orpaillage illégal, fléau très prégnant dans la société guyanaise (environ 10 tonnes d’or sont extraites de façon clandestine chaque année, avec des conséquences graves en matière d’insécurité, d’impact sur l’environnement et d’impact sanitaire). Les difficultés et les tensions autour des activités aurifères se sont nettement accrues en Guyane depuis trois ans (projet Montagne d’or rejeté par de nombreux acteurs guyanais ; retards accumulés ces dernières années sur les dossiers de prolongation des concessions aurifères « historiques » attribuées en Guyane ; sujets liés à la gestion du domaine forestier en Guyane et à l’élaboration du nouveau projet de Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage). Le diagnostic de la mission est que, après les tensions et difficultés de la période récente, un sursaut est indispensable pour éviter le déclin des activités aurifères légales et pour favoriser leur développement équilibré et responsable. Adressées à l’Etat, les recommandations de la mission portent sur 8 orientations : Affirmer la politique de l’État pour le développement d’une filière aurifère responsable en Guyane ; Améliorer l’efficacité du dispositif d’octroi des autorisations et titres miniers ; Accompagner les entreprises de la filière aurifère ; Réhabiliter les sites dégradés par les activités aurifères ; Favoriser l’installation d’exploitants légaux sur certains sites d’orpaillage illégal ; Accroître la communication et la transparence ; Engager une réflexion sur l’évolution de la fiscalité aurifère ; Nommer par lettre du Premier ministre un chargé de mission pour les questions aurifères en Guyane.