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Une attention particulière doit être apportée rapidement à l’entretien et la maintenance des ponts et des murs routiers. Un pont possède une durée de vie limitée et constitue un équipement sensible qui nécessite d’être surveillé. Beaucoup d’ouvrages, construits après-guerre, arrivent aujourd’hui à un stade de vieillissement nécessitant de la vigilance. D’autres, plus anciens, atteignent la fin de leur durée de vie. Par ailleurs, tous les ouvrages un peu anciens en service sont soumis à des actions plus importantes que celles prévues à leur conception qui peuvent réduire notablement leur durée de vie. La mission a été chargée d’étudier les capacités nécessaires en ingénierie pour pouvoir maintenir, gérer, diagnostiquer, voire réparer les ponts et murs routiers de l’ensemble des réseaux français. La mission a tiré des enseignements intéressants des expériences étrangères. Pierre angulaire de la gestion des ponts et murs routiers en France, le CEREMA, établissement public, intervient à tous les niveaux, des diagnostics à la maîtrise d’œuvre, de la création de doctrine et de participation à la diffusion de savoirs et travaille pour tous les maîtres d’ouvrage publics et privés. La nécessité de maintenir ses effectifs avait déjà été soulignée dans la revue de dépenses routières des collectivités locales (avec l’IGA et l’IGF en août 2017). Un audit effectué par la MARRN estime immédiatement nécessaire d’avoir une embauche de quarante spécialistes et experts, à périmètre constant du ministère (CEREMA et DIR inclus), sans compter le remplacement de spécialistes proches de la retraite. Cette politique de recrutement devra en outre être accompagnée d’un ripage des activités de maîtrise d’œuvre de travaux neufs vers l’entretien et la réparation, mouvement déjà entamé dans certaines DIR. L’ensemble du parc subit un vieillissement inéluctable et le rapprochement de la date de fin de concession suppose de mettre en place des moyens significatifs pour les investigations et les travaux chez toutes les parties prenantes. Le volet « entretien des ponts » du plan de relance en cours de lancement devrait pérenniser la trajectoire budgétaire en augmentation définie précédemment par l’audit et cela suppose une attention aux effectifs qui y sont consacrés. Les actions du plan de relance pour l’inspection des ouvrages d’art des petites communes permettront d’avoir une vision d’ensemble de ceux-ci. La mission recommande que cette opération soit menée en parfaite osmose avec les départements. Elle préconise de conditionner les aides de l’État à la fourniture des données de recensement. Il convient que le CEREMA construise un indicateur national de l’état des ponts (et des murs routiers). Pour le volet « formation », la mission propose que la formation initiale dans les écoles d’ingénieurs et de techniciens prenne en compte ou renforce le volet « entretien et maintenance ». La formation continue doit être développée. La formation aux élus –surtout sur le volet responsabilité juridique de la gestion patrimoniale– devrait leur être proposée avec l’aide de « Mairie 2000 ». La mission propose enfin de promouvoir les nouvelles technologies permettant de mieux gérer le patrimoine d’ouvrages d’art et d’encourager certains projets.