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La lettre de commande comprenait trois familles de questions : la cartographie détaillée des intervenants du pôle ministériel sur les thèmes de la connaissance des territoires ; la recherche d’optimisation des ressources ; des scénarios d’évolution. Après une réflexion de cadrage, la mission a entrepris une vaste consultation des administrations centrales, des opérateurs et des deux niveaux de services déconcentrés (DREAL et DDT(M)). Les comptes rendus de ces rencontres ont permis de dresser une cartographie des besoins, des usages et des politiques publiques adressées. Les entretiens ont révélé des éléments de diagnostic partagés : le constat et le regret de fonctionnement en silo à tous les niveaux, le peu de coopération interministérielle et avec les collectivités locales, de nombreuses redondances dans les activités de chacun, des outils vieillissants ou inadaptés, que ce soit dans la gestion des données ou dans leur exploitation, des difficultés à faire face à une profusion de données, une méconnaissance des technologies actuelles et une gestion des compétences quasi inexistante. Pourtant, la mission a pu constater un fort engagement des services et des compétences certaines. Tous les interlocuteurs ont souligné le caractère stratégique de la connaissance territoriale, mais les missions de connaissance ne bénéficiaient pas d’un pilotage suffisant de la part des équipes d’encadrement. Les pistes d’optimisation trouvent leur source dans les nombreuses redondances et dans le fonctionnement en silo. Le pôle ministériel regorge d’initiatives locales voire individuelles qui permettent de répondre avec pertinence aux besoins ; les outils de gestion des politiques constituent des sources de données originales et précieuses pour l’ensemble des services, mais sont sous-utilisées. Les recommandations tendent vers un objectif ambitieux : développer une politique des données, moderniser en profondeur les outils et les processus, mobiliser les technologies actuellement disponibles, maintenir une veille attentive sur les nombreuses innovations explorées, coopérer avec les autres acteurs de la connaissance. La mission a examiné deux scénarios : le premier consiste à se focaliser strictement sur le pôle ministériel, le second, vise à prendre une place en grande partie vacante et déployer une « service public de la connaissance territoriale » ouvert à tous. Elle préconise le scénario le plus ambitieux et une organisation qui tire parti du gisement de compétence du pôle ministériel. La création d’un « Service public de la connaissance territoriale » à la fois transversal et en grande partie déconcentré lui paraît à la fois accessible et source de richesse. Les sept recommandations qu’elle formule constituent autant de pistes de travail ; à titre d’illustration, elles sont déclinées en une feuille de route.