Pas de message de service
Le corps des ingénieurs des ponts, des eaux et des forêts (IPEF), qui relève de la haute fonction publique d’État (catégorie A+), comptait, au 31 décembre 2018, 3 318 membres. Le rapport Duron (Ipef du futur, 2016) préconisait un élargissement du recrutement du corps « pour être davantage en prise avec les évolutions de la société », en particulier par l’accueil de formations doctorales, jusqu’à lors considérées à la marge, pour « atteindre dans les promotions à venir un taux de docteurs de 50 %, tous recrutements confondus ». Actuellement, la population d’IPEF docteurs représente environ 20 % du corps. La mission a cherché à répondre à deux questions principales : (1) quelles sont les modalités de gestion des IPEF docteurs au long de leur carrière, et correspondent-elles à une stratégie affirmée, à la hauteur de l’investissement, individuel et de l’État, que constitue le doctorat ? (2) la proportion d’IPEF docteurs doit-elle augmenter et, si oui, pourquoi et comment ? Les trois premières recommandations de la mission visent à inscrire la formation doctorale dans la stratégie du corps des IPEF et à l’améliorer (1) en proposant l’objectif, à horizon de 2045, de plus de 30%, de docteurs dans le corps, en cohérence avec les réflexions en cours sur l’évolution de la haute fonction publique, proportion qui permettrait d’atteindre un nombre critique d’ingénieurs rompus aux procédures scientifiques et en capacité de faire de la communication scientifique et de dialoguer avec la société et avec leurs pairs au niveau international ; (2) en renforçant l’articulation recherche-expertise-décision en particulier par des sujets de thèse contribuant à la conception et/ou l’évaluation de politiques publiques, dans un dialogue entre unités de recherche, où sont traités les enjeux de demain, et employeurs futurs des IPEF docteurs ; (3) en inscrivant, dans le contrat doctoral, à la fois une mission complémentaire d’appui aux politiques publiques et une insertion internationale à réaliser systématiquement dans le parcours doctoral. Ces évolutions, pour être suivies d’effets, devront être accompagnées d’améliorations dans le suivi de carrière des IPEF docteurs. Celles-ci font l’objet de trois recommandations : (4) valoriser les acquis de la formation doctorale au long de la carrière, en facilitant les carrières mixtes entre des postes opérationnels et des périodes plus conceptuelles, en particulier permettant de renforcer l’interface entre les directions d’administration centrale et le monde de la recherche; (5) discerner, dans le cadre d’une gestion prospective des emplois et des compétences, des postes nécessitant une culture de la recherche ; (6) identifier des ingénieurs ou inspecteurs généraux des ressources humaines et des membres du réseau d’appui aux personnes et aux structures comme référents « recherche et expertise ».Enfin, la mission recommande (7) de créer un outil de suivi de la compétence doctorale, permettant une traçabilité des IPEF docteurs, de façon à procéder à des analyses pertinentes et à une évaluation de la politique de leur recrutement et de leur gestion. La mise en place d’une stratégie de recrutement et de gestion des IPEF docteurs, ainsi repensée et renforcée pour répondre au monde en transition dans lequel opère la décision, apparaît comme un gage d’adaptation aux défis actuels et futurs de l’action publique.