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Les intempéries des 22 et 23 octobre 2019 ont occasionné un certain nombre de dommages sur les départements de l’Aude, de l’Hérault et des Pyrénées-Orientales, les plus importants étant l’inondation de plusieurs quartiers de Villeneuve-lès-Béziers et la rupture d’un remblai ferroviaire de la voie située entre Narbonne et Béziers. L’interruption de la circulation ferroviaire consécutive a concerné une grande partie du sud-ouest de la France ainsi que les relations ferroviaires avec l’Espagne vers Barcelone. La mission a focalisé son attention sur le secteur de Villeneuve-lès-Béziers qui, d’une part, présente une configuration marquée par l’existence de plusieurs infrastructures de transport linéaires (voie ferrée, Autoroute A9, RD 612b et Canal du Midi) quasi parallèles et, d’autre part, a été le plus impacté par les inondations. Elle propose que le périmètre du programme d’action de prévention des inondations (PAPI) en cours d’achèvement soit étendu aux cours d’eau ayant causé les dommages. Plus généralement la mission a noté que la question des infrastructures linéaires étaient oubliées dans les PAPI. Dans le cas étudié, la rupture du remblai de la voie ferrée et les conséquences qui en ont résulté est à mettre en relation avec les limites d’insuffisance de la capacité du bassin de rétention situé en amont et l’insuffisance des ouvrages de transparence hydraulique situés en aval, ces insuffisances étant aggravées par le manque d’entretien des ruisseaux et du bassin lui‑même. Elle recommande qu’une attention particulière soit apportée à cet entretien. Par ailleurs, la mission souligne la réalisation en cours d’achèvement d’une étude hydraulique de tout le bassin versant qui devrait permettre d’améliorer la connaissance, de proposer des pistes d’amélioration et de participer à la réflexion du futur PAPI. La mission a noté ce qui lui semble être une erreur dans le zonage du plan de prévention des risques d’inondation (PPRI) qui doit être revu en conséquence. La direction des infrastructures de transport (DIT) doit sensibiliser les opérateurs à l’importance de vérifier les conditions de transparence hydraulique à l’occasion de réhabilitation de tronçons importants d’ouvrages préexistants, parfois anciens. Une consultation ou, au moins, une information des gestionnaires d’infrastructures devrait être opérée lorsqu’une opération d’aménagement du territoire pouvant avoir une influence sur les flux d’eau les concernant est programmée. Les autorités gemapiennes doivent être consultées pour tout nouveau projet d’infrastructure ou d’aménagement de territoire concernant le bassin versant pour lequel elles ont compétence. La mission interrégionale pour la coordination de la prévention des risques d'inondation sur l'arc méditerranéen (MIIAM) devrait prévoir dans son programme de travail un recensement des cas d’infrastructures linéaires posant des difficultés similaires et proposer une priorisation des situations à résoudre, selon des critères à déterminer. Enfin, la mission relève le peu d’échanges de pratiques existants entre les gestionnaires d’infrastructures linéaires au sujet notamment de la thématique des ouvrages de transparence hydraulique ou plus généralement des études hydrauliques. La constitution d’un lieu national de connaissance, de prospective et d’échanges de méthodologie et de bonnes pratiques apparaît de nature à pallier ce manque. Il pourrait être animé par la Société hydrotechnique de France (SHF) avec l’appui du Cerema.