Pas de message de service
L’incendie de grande ampleur, survenu dans la nuit du 25 au 26 septembre 2019 à Rouen, a détruit une grande quantité de produits finis stockés sur les sites des entreprises Lubrizol et NL Logistique et provoqué un important panache de fumée, qui s’est propagé sur un périmètre couvrant une partie de l’agglomération rouennaise, de la Seine-Maritime et des départements des Hauts-de-France. Il a pu être maîtrisé en une douzaine d’heures, grâce à l’efficacité conjuguée de tous les acteurs de la gestion de l’évènement (préfecture, pompiers, salariés de Lubrizol, direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement – DREAL…) et la mise à disposition de moyens appartenant à des industriels. Sans décès ou blessé grave, ni aucune destruction de biens en dehors du périmètre des deux sites industriels, l’incendie a toutefois eu des effets sanitaires, environnementaux et économiques significatifs. L’ampleur du panache de fumée, les émissions d’odeurs fortement incommodantes et les retombées de suies ont été à l’origine de désagréments et d’inquiétudes réels chez les riverains. Les premières dispositions de protection de la population prises par le préfet n’ont pas été comprises par une partie de la population, soupçonnant d’insincérité la parole publique. La mission avait pour mandat de procéder à une analyse de l’évènement, sous l’angle technique, et de formuler des recommandations à la lumière des constats effectués. Plusieurs facteurs ont contribué au développement rapide de cet incendie (détecté alors qu’il était déjà bien établi), et à sa propagation sur une surface de plus de trois hectares. Afin de remédier aux fragilités mises en évidence et qui pourraient se rencontrer sur d’autres sites industriels, la mission propose un ensemble de sept « familles » de recommandations. La première vise à mieux prendre en compte le risque d’incendie de produits combustibles. L’amélioration de la sécurité des installations existantes ou anciennes est l’objectif visé par le deuxième volet. La troisième famille concerne le réexamen de la démarche des études de dangers (EDD) et notamment une meilleure prise en compte du risque incendie. En quatrième lieu, il convient de mieux gérer les impacts de toutes natures consécutifs à un accident industriel. La cinquième famille a trait à la confiance dans la parole publique en temps de crise, qui doit se construire avant la crise. Le sixième ensemble de recommandations concerne la vérification sur d’autres sites industriels de l’absence des fragilités observées sur les sites impliqués dans l’incendie. Enfin, la mission recommande la création par voie législative d’un bureau d’enquête en charge de l’analyse technique des accidents ou incidents les plus significatifs, à l’image de ce qui existe dans le domaine des transports terrestres.