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Le rapport analyse le recyclage de sept matériaux (les métaux et plus précisément l’acier, l’aluminium et le cuivre, les granulats, le papier-carton, les plastiques, le bois, le verre et les textiles) avec un regard économique. Quatre filières ressortent aujourd’hui sur le plan des chiffres d’affaires et de l’emploi : Celle des métaux ferreux, pour laquelle une voie de progrès identifiée est une meilleure maîtrise des exportations illégales de déchets, notamment sous forme de véhicules hors d’usage ; celle des métaux non ferreux, pour laquelle les affineurs d’aluminium sont aujourd’hui dans une situation délicate, notamment en raison de la qualité insuffisante des déchets triés et des capacités de recyclage du cuivre limitées en France ; celle du papier carton, aujourd’hui en crise du fait de l’effondrement du prix des déchets correspondants suite à la fermeture des marchés asiatiques qui impose un réajustement des prix de transaction entre acteurs, et dont une voie de progrès serait une plus grande incorporation de déchets dans la fabrication de cartons ; celle, insuffisamment décrite, des granulats, pour laquelle la mise en place de la responsabilité élargie des producteurs (REP) dans le secteur du bâtiment est une opportunité de compléter le maillage du territoire avec des plateformes spécialisées facilitant leur recyclage. Les quatre autres filières sont dans des situations très contrastées : La filière plastique apparaît stratégique. Elle recycle aujourd’hui une faible proportion des déchets plastiques, alors que le recyclage des résines est une des conditions de l’acceptation sociale de ce matériau. La filière verre, mature, a identifié les pistes de progrès à mettre en œuvre. La filière bois met en avant une amélioration possible de la classification des déchets de bois et de la réglementation pour améliorer la valorisation énergétique de ce matériau. La filière textile doit progresser dans la collecte et le tri, et mettre au point grâce à des efforts de recherche et développement les procédés de recyclage des fibres textiles. Pour augmenter le recyclage, des pistes communes aux différentes filières ressortent, pour lesquelles la mission formule des recommandations : L’utilisation de la commande publique et de la réglementation pour accroître la demande de matière première recyclée et des soutiens financiers pour améliorer les procédés de production et d’utilisation de matière première recyclée ; le développement de l’écoconception, en facilitant le dialogue entre producteurs et recycleurs ; une contribution financière accrue des éco-organismes tout au long de la chaine de recyclage ; l’amélioration de la qualité du tri, notamment en modernisant les centres de tri et en augmentant le nombre de catégories de tri ; l’amélioration de l’information sur le recyclage, que ce soit au niveau des données collectées par les outils statistiques, de la traçabilité ou de l’information des consommateurs. La mission propose d’approfondir la prévention des exportations illégales de métaux, le développement des capacités de recyclage du cuivre en France, les moyens d’accroître la demande de papiers carton à recycler, le développement de la réincorporation de matières plastiques recyclées. Le secteur du recyclage, autrefois en marge de l’activité économique, devient de plus en plus central du fait de la demande des consommateurs, ce qui laisse augurer des transformations importantes à court terme de certaines filières.