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La mission confiée au CGEDD était d’apporter un appui à l’établissement public du parc national de la Guadeloupe et à la direction de l’eau et de la biodiversité au sujet du programme de réintroduction du lamantin des Antilles en cours de réorientation. Du fait de la difficulté de se procurer des animaux à réintroduire, le parc national de Guadeloupe, initiateur et porteur du programme a fait évoluer les objectifs et choix techniques en découlant (entre élevage et lâcher en mer), sans maîtriser ces évolutions. Deux échecs successifs du programme de réintroduction du lamantin ont entâché le projet quant à sa faisabilité. Le parc national a négocié une réorientation du projet visant à recevoir des animaux aptes à être relâchés en mer, en provenance du Mexique, et ce avec la commission européenne, son principal financeur. Celle-ci et la tutelle de l’établissement public demandent à bénéficier d’une visibilité sur le long terme. La mission considère, après déplacements au Mexique et en Guadeloupe, le retour aux fondamentaux du programme indispensable afin qu’il soit constitutif d’un projet de territoire pour la Guadeloupe. Ce processus long, à l’échelle supérieure à la décennie, nécessitant un effort de concertation effective, associe des facteurs divers d’acceptabilité du programme : surveillance et suivi des animaux, et animation des acteurs. La mission recommande de négocier un délai avec la commission européenne en vue d’une refondation du projet avec la Région Guadeloupe, en décalant la signature d’un accord avec le Mexique. Le parc national de la Guadeloupe doit se réorganiser à court terme afin d’impliquer plus fortement ses différentes instances et d’élargir le comité d’experts internationaux le conseillant sur ce programme. Enfin, un chiffrage précis des moyens nécessaires pour mener à bien le projet et une analyse des risques participeront à la refondation du projet.