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Les deux/trois roues motorisés (2/3 RM) n’occupent qu’une faible place dans le système de transport de voyageurs en France (environ 2% du transport routier de voyageurs). D’un point de vue environnemental, les normes Euro appliquées aux 2/3 RM ont longtemps été en retard par rapport aux exigences s’appliquant aux voitures particulières, retard comblé en 2020 avec la norme Euro 5 2/3 RM, alignée sur la norme Euro 6 voiture. Le marché des 2/3 RM électriques s’est fortement développé en France de 2015 à 2017, passant de 1% des immatriculations neuves en 2015 à 3.3% en 2017, avec 8 900 immatriculations, cette part étant nettement plus élevée pour les cyclomoteurs (7.1% en 2017) que pour les motocyclettes (0.8% en 2017). Sur les 17 900 immatriculations de 2/3 RM électriques neufs enregistrées sur la période 2015-2017, 40% sont le fait de trois opérateurs : La Poste (5 300), et les deux entreprises de partage de scooters électriques sur Paris, Cityscoot (1 600) et COUP (600). L’offre électrique, ciblée sur les engins de faible puissance, est le fait de nombreuses petites entreprises, quelques-unes françaises, n’ayant pas encore constitué de véritables réseaux de distribution et de services après-vente proches de la clientèle. Les analyses socio-économiques confirment qu’il convient de promouvoir les 2/3 RM propres en priorité dans les zones densément peuplées. Les surcoûts à l’investissement des 2/3 RM électriques très élevés ne sont pas compensés par les économies réalisées en matière de coûts de fonctionnement (énergie, entretien) et d’externalités négatives. La mission estime que plusieurs marchés peuvent se dessiner : les scooters cyclos plutôt urbains pouvant utiliser des batteries amovibles ; les motocyclettes légères qui pourraient nécessiter des recharges à domicile ou en voirie ; les motocyclettes au-delà de 125 cm3 dont la majorité resteront thermiques à moyen terme. Le rapport a analysé les marchés voisins et étrangers: Royaume Uni ; Allemagne ; Pays Bas ; Chine. Différentes mesures susceptibles de favoriser le développement des 2/3 RM propres sont identifiées : le rôle important des agglomérations dans la promotion des 2/3 RM électriques «urbains», en pouvant leur accorder des avantages en matière de circulation et de stationnement, en mettant en place un réseau de stations de recharge adaptées aux 2/3 RM et en intégrant les services de partage dans le système multimodal de transport urbain. L’Etat voire les collectivités locales pourraient encourager financièrement l’acquisition d’engins propres par des aides en contrepartie de la mise au rebut d’un 2/3RM ancien et polluant. Parallèlement, l’Etat devrait engager une action au niveau européen visant à obtenir une application au secteur du 2/3 RM d’un dispositif d’information obligatoire du consommateur en matière d’émissions de CO2. L’Etat peut contribuer également au déploiement des 2/3 RM propres, en stimulant le développement de l’offre électrique par sa politique d’achats publics, en négociant des engagements volontaires avec les industriels et les utilisateurs professionnels, et en aidant financièrement les collectivités à installer des bornes de recharge sur la voie publique.