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Le sinistre de Lochwiller n'est pas un cas isolé. Les problèmes posés par les roches riches en sels ou évaporites sont connus en génie civil. Depuis le début des années 2000, trois cas en France et au moins six en Allemagne ont engendré des dégâts significatifs et onéreux. Ce village connaît depuis 2011 d'importants dommages sur des bâtiments du lotissement du Weingarten sur la colline du Koellberg ou à sa proximité. La responsabilité d'un puits géothermique, réalisé illégalement et avec une méconnaissance des bonnes pratiques professionnelles, est retenue par la totalité des experts. Ce forage a percé un ou plusieurs aquifères captifs sous pression et permis la remontée d'eau dans des strates géologiques riches en anhydrite, minéral présentant la particularité d'augmenter de volume lorsqu'il s'hydrate. Cela entraîne une surrection de la colline et des mouvements de terrain horizontaux, auxquels se superpose une reptation des terrains superficiels. Des mesures doivent être prises pour circonscrire et stopper l'évolution des dommages. Toutes les opérations entreprises pour corriger la situation ont été des échecs et ont rendu plus difficiles et complexes les interventions ultérieures. La mission propose une approche pragmatique, inspirée de l'exemple allemand, dont l'objet est de prévenir au maximum les arrivées d'eau. Elle formule cinq recommandations. Effectuer un forage à proximité immédiate du forage géothermique avec l'objectif de pomper les eaux souterraines près de leur arrivée et de fournir un sondage carotté précis. Surseoir à toute décision pour reboucher le puits géothermique. Mettre en place un drainage et une collecte des eaux. Abandonner les parties du lotissement inhabitables, et dont les propriétaires ont déjà été indemnisés. Reconnaître la géologie sous l'ensemble du village.