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Le corps des ingénieurs des ponts, des eaux et des forêts (IPEF) a été constitué récemment de fusions successives de corps préexistants. Le rapport fait tout d'abord le point des évolutions majeures du contexte de l'exercice des missions des IPEF (décentralisation, développement des opérateurs de l'État) qui conduisent à une tension entre une tradition de gestion de carrières et une dynamique nouvelle de gestion d'emplois. Il analyse ensuite la situation du corps des IPEF, sa démographie, ses employeurs et leurs attentes. Malgré les évolutions dont elle a fait l'objet, la gestion des ingénieurs n'est pas adaptée aux réalités. La diminution des effectifs du corps s'est accompagnée d'un repli sur les services de l'Etat, à rebours des orientations qui préconisaient une ouverture vers les opérateurs et les collectivités territoriales. Ce recentrage, le vieillissement du corps et la diminution du nombre des emplois supérieurs ont abouti à ce qu'un nombre important d'IPEF expérimentés soient en poste dans les ministères, rendant difficile leur accès à ces emplois. La faible dimension opérationnelle des parcours des IPEF comporte le risque de réduire leur employabilité future. Le cloisonnement des carrières s'accroît. Le secteur privé recrute moins de cadres supérieurs et dirigeants parmi les ingénieurs de l'État. Ces constats conduisent la mission à proposer qu'un plan d'actions soit engagé sur une période de 5 ans pour infléchir cette situation. La stratégie repose sur deux orientations principales: mieux affirmer l'identité du corps et son ancrage scientifique et élargir le périmètre des employeurs en cohérence avec les enjeux traités par les ministères de rattachement. Est suggéré de rendre les parcours multi-employeurs plus «fluides» grâce à une utilisation volontariste des dispositifs existants. La mise en oeuvre de ce plan nécessite la mobilisation d'une équipe projet au sein des secrétariats généraux des deux ministères pour conclure des accords bilatéraux avec les opérateurs et les collectivités, renforcer les moyens de suivi, inciter les acteurs des réseaux d'orientation internes à se tourner vers l'extérieur et appuyer les démarches individuelles de rebond et d'essaimage. Cela suppose la mise en place d'une instance de pilotage et de facilitation. Beaucoup de questions abordées ou de propositions formulées pourraient être transposées à d'autres corps.