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Sécurité du développement de la filière hydrogène

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Source : 
Paris : Inspection générale de l'environnement et du développement durable, novembre 2022, 111 p.
Résumé : 

Les spécificités du contexte actuel rendent crédible la perspective de développement des usages de l’hydrogène de par l’impérieuse nécessité de diminuer drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et donc l’usage des énergies fossiles. L’Union européenne et plusieurs de ses Etats-membres dont la France ont élaboré des stratégies ambitieuses pour le développement de l’hydrogène. Les priorités de la stratégie française sont d’une part la fabrication d’hydrogène décarboné, produit par électrolyse de l’eau réalisée en utilisant de l’électricité renouvelable ou d’origine nucléaire ; d’autre part son usage par les industries déjà utilisatrices (raffineries, chimie, fabrication d’engrais), en substitution de l’hydrogène carboné utilisé aujourd’hui (produit à partir du méthane), mais aussi son usage par d’autres industries qui adapteront leurs procédés de production pour les décarboner grâce à l’hydrogène, notamment la sidérurgie. La stratégie française prévoit également de développer l’usage de l’hydrogène décarboné dans le domaine de la mobilité, principalement la mobilité lourde. La mission s’est efforcée d’éclairer autant que possible les perspectives de développement à cinq et dix ans. La part que prendra l’hydrogène dans les différents modes de la mobilité terrestre est encore incertaine du fait qu’il est et sera en concurrence avec d’autres sources d’énergie décarbonée, notamment les batteries ; dans le transport aérien, cela dépendra essentiellement de la réussite du projet d’avion moyen-courrier. Les réflexions sont moins avancées pour le transport maritime, mais la « transition liée à l’hydrogène » devrait avoir un impact important pour les grands ports maritimes. Du point de vue géographique, la priorité à court terme est donnée à un développement de l’économie de l’hydrogène concentré principalement dans sept grands « bassins Hydrogène » correspondant aux principales régions industrielles françaises. Le deuxième volet de la mission concerne la sécurité du développement de la filière. L’hydrogène est un gaz dangereux : il s’enflamme beaucoup plus facilement que d’autres gaz au contact de l’oxygène, avec une température de flamme très élevée (2 000 °C), et dont la combustion peut prendre la forme d’une explosion (techniquement, une détonation). L’analyse des principaux risques inclut également les risques de fuite, plus élevés eux aussi qu’avec d’autres gaz, et les phénomènes de fragilisation des métaux des canalisations. L’ampleur du risque est fortement réduite à l’extérieur et en milieu ouvert mais sensiblement accru en milieu confiné. Ainsi, le stationnement des véhicules à hydrogène dans un parking couvert ou fermé, et leur circulation dans des tunnels, sont des situations à risques, la réglementation étant quasi-muette en la matière. La principale recommandation de la mission porte sur la fixation d’une doctrine concernant la sécurité dans les parkings fermés et les tunnels, en associant à ces travaux l’ensemble des administrations concernées, y compris les services de la sécurité civile, et les acteurs de la filière Hydrogène. La mission recommande aussi que l’ensemble des leviers mis en place par l’Etat pour soutenir le développement de la filière soient mobilisés afin d’accroître la sécurité. Elle préconise de poursuivre la démarche de travail conjoint mise en place par l’administration avec l’association France Hydrogène, fédérant les acteurs de la filière, seule voie possible pour réussir à adapter les réglementations de façon à sécuriser le développement de l’hydrogène.

Lieu : 
N° d’affaire : 
014277-01